La Casa de Bernarda Alba
Le spectacle
Écrite en 1936, par Federico Garcia Lorca juste avant son assassinat, cette œuvre théâtrale est un huis-clos exclusivement féminin. Il raconte l’histoire de Bernarda Alba, femme andalouse de 60 ans, crainte et respectée de tous (jusqu’à sa mère et ses filles qui, bien que majeures depuis longtemps, habitent encore chez elle). Alors qu’elle vient juste d’enterrer son second mari, Bernarda Alba impose à toutes les occupantes de la maison un deuil très strict de huit ans, tout comme l’exige la tradition et la bienséance qu’elle respecte religieusement. C’est dans cette ambiance de silence et de deuil qu’elle accepte enfin de marier sa fille aînée de 39 ans déjà ! Malheureusement, l’élu, le séduisant Pepe El Romano, se trouve être la convoitise de la majorité des sœurs Alba.
Jalousie, peur, moqueries, insolence et violences deviennent alors le quotidien de ces femmes, cloîtrées chez elle par leur mère tyrannique.
Bien que faisant la part belle aux femmes, cette pièce dénonce le rôle subalterne qui était assigné à celles-ci dans l’Espagne rurale au début du XXème siècle et ce, jusqu’à la fin du Franquisme dans les années 70.
Note d’intention
Adolescente, je découvre le Flamenco par le biais de la danse puis du chant. Cette rencontre marquera profondément mon parcours artistique et viendra nourrir mes productions, tant musicales que théâtrales. La puissance de cet art, sa force créatrice issue de la tradition, cette brutalité maîtrisée deviennent alors mon langage. Tout naturellement, je m’ouvre à la culture espagnole et à son Histoire, trouvant en elles des sources inépuisables de réflexions artistiques qui deviendront la base du travail de ma compagnie.
L’Espagne et sa culture font désormais partie de ma vie. J’y retourne régulièrement et je connais presque chacune de ses régions, en particulier l’Andalousie, terre aride et rurale où Lorca a choisi de faire évoluer l’action de La Maison de Bernarda Alba.
Je découvre l’œuvre théâtrale et poétique de Federico Garcia Lorca lors de mes études. La Maison de Bernarda Alba me marque profondément, tant par ses thèmes que par la force de son écriture. Monter cette pièce devient, dès lors, une nécessité. Pourtant, je recule devant l’ampleur de la tâche et je me consacre à monter d’autres projets ainsi qu’à construire l’identité de ma compagnie, Anda Jaleo.
En 2015, l’assassinat de Lorca est reconnu officiellement par l’État Espagnol comme étant un crime de guerre directement lié au Franquisme. Je réalise qu’il est temps pour moi de m’attaquer à cette œuvre.
Depuis sa création en 2003, la Cie Anda Jaleo privilégie l’écriture collective et le travail au plateau basés sur des récits de vie, le témoignage étant devenu ma matière théâtrale de prédilection. Aujourd’hui, forte de ce parcours, monter un texte d’auteur (et celui-là en particulier) est une envie et une nécessité que j’assume pleinement, tant au niveau personnel que dans l’évolution de ma compagnie.
En abordant les thèmes de l’enfermement des femmes, de la place de la pulsion du désir charnel et de la construction d’une tyrannie matriarcale construite par la violence d’une société patriarcale, La Maison de Bernarda Alba s’ancre directement dans les questionnements d’Anda Jaleo et résonne fortement
dans notre société contemporaine.
A travers ce grand texte du début du XXème siècle, notre mise en scène fait le choix de s’adresser directement à la génération actuelle.
Tout d’abord, en proposant une adaptation et une traduction originale, nous insufflons à ce texte notre propre langue mêlant français et espagnol.D’autre part, la direction d’actrices défend un jeu incarné, sensuel et sensible, résolument moderne et féministe. Les émotions et les désirs frustrés prennent toute leur ampleur et sont soulignés par le Flamenco qui en assure la transposition.
Fidèle à son esthétique, la Cie Anda Jaleo affirme à nouveau son choix de la pluridisciplinarité en mêlant, dans cette pièce, théâtre, danse et musique.
Enfin, les partis-pris artistiques de scénographie, costumes, créations lumière et sonore sont au service de l’intemporalité, au carrefour entre ancrage culturel et désir d’universalité.
Mathilde Ménager
Metteuse en scène – comédienne – chanteuse et danseuse de Flamenco
Création 2021
Créé avec le soutien financier de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, de la Ville de Villeurbanne, de l’Ambassade d’Espagne, du Théâtre Grand-Angle à Voiron (38) et de la SPEDIDAM.
En coproduction avec le Théâtre de l’Iris et le CCO à Villeurbanne (69), le Théâtre Jean Carmet à Mornant (69), le Théâtre des Augustins à Montluel (01), la Maison Jacques Copeau à Pernand-Vergelesses (21).
Spectacle labellisé « Villeurbanne Capitale Française de la Culture 2022 »
Distribution
Traduction et adaptation : Mathilde Ménager et Louise Paquette
Mise en scène et direction d’actrices : Mathilde Ménager et Louise Paquette
Regard extérieur : Jean Lacroix
Jeu : Solène Angeloni, Maroussia Frolin, Martine Guillaud, Audrey Martin Lortal, Mellie Melzassard, Mathilde Ménager, Louise Paquette, Anne-Laure Rampon
Création musicale et sonore : Quentin Nedelcu et François Robert
Création des chorégraphies : Mathilde Ménager
Scénographie : Jean-Luc Bersoult et Charlotte Vuarchex
Construction des décors : Carole Meillasson
Costumes : Cléo Paquette
Création lumière et régie : François Robert
Vidéos : Lug Productions
Photos : Emile Zeizig, Jef Ménager et Jules Baudvin
Informations
- Durée du spectacle : 1h50
- Fiche technique sur demande
Cliquez pour voir les dates passées + -
2023 :
1er avril - Espace Culturel Eole - Craponne (69)
du 24 au 29 janvier - Théâtre de l'Iris - Villeurbanne (69) (8 représentations dont 2 scolaires)
2022 :
29 novembre - Théâtre Astrée - Villeurbanne (69)
8 mars - Théâtre Grand-Angle - Voiron (38) (2 représentations dont 1 scolaire)
7 et 8 janvier - Théâtre de l'Iris - Villeurbanne (69) (les autres dates ayant été annulées pour cause de covid19...)
2021 :
15 et 19 novembre - Calibert en Scène - Mazet-Saint-Voy (43) - (1 représentation scolaire le 15)
16 octobre - Théâtre des Augustins - Montluel (01)