La Casa de Bernarda Alba

Création 2021

Créé avec le soutien financier de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, de la Ville de Villeurbanne, de l'Ambassade d'Espagne, du Théâtre Grand-Angle à Voiron (38) et de la SPEDIDAM :

       

En coproduction avec le Théâtre de l'Iris et le CCO à Villeurbanne (69), le Théâtre Jean Carmet à Mornant (69), le Théâtre des Augustins à Montluel (01), la Maison Jacques Copeau à Pernand-Vergelesses (21).

Spectacle labéllisé "Villeurbanne Capitale Française de la Culture 2022" :

 

Le spectacle

Ecrite en 1936, par Federico Garcia Lorca juste avant son assassinat, cette œuvre théâtrale est un huis-clos exclusivement féminin.

Il raconte l’histoire de Bernarda Alba, femme andalouse de 60 ans, crainte et respectée de tous (jusqu’à sa mère et ses cinq filles qui, bien que majeures depuis longtemps, habitent encore chez elle).

Alors qu’elle vient juste d’enterrer son second mari, Bernarda Alba impose à toutes les occupantes de la maison un deuil très strict de huit ans, tout comme l’exige la tradition et la bienséance qu’elle respecte religieusement.

C’est dans cette ambiance de silence et de deuil qu’elle accepte enfin de marier sa fille aînée de 39 ans déjà ! Malheureusement, l’élu, le séduisant Pepe El Romano, se trouve être la convoitise de la majorité des sœurs Alba. Jalousie, peur, moqueries, insolence et violences deviennent alors le quotidien de ces femmes, cloitrées chez elle par leur mère tyrannique.

Bien que faisant la part belle aux femmes, cette pièce dénonce le rôle subalterne qui était assigné à celles-ci dans l’Espagne rurale au début du XXème siècle et ce, jusqu’à la fin du Franquisme dans les années 70.

Note d'intention

En 2015, l’assassinat du poète Federico Garcia Lorca a été reconnue officiellement par l’État Espagnol. "Je lui ai mis deux balles, à cette grosse tête" a déclaré Antonio Benavides, l'un des six hommes qui a exécuté Lorca dans la nuit du 16 au 17 août 1936. C’est lorsque nous avons entendu cette nouvelle et qu’il a été reconnu son lien évident avec la montée du Franquisme que nous avons réalisé qu’il était temps de monter se dernière œuvre.

Depuis quinze ans, la Cie Anda Jaleo a toujours travaillé à partir de témoignages dans le cadre de ses créations théâtrales. Aujourd’hui, monter un texte d'auteur est une envie que nous assumons pleinement, sur un thème qui nous est cher et que nous maitrisons. La Maison de Bernarda Alba représente la suite logique de notre compagnie. Nous considérons cette production comme la continuité de notre travail engagé sur le Franquisme et sur la condition des femmes, comme le prolongement de notre recherche d’un mélange des disciplines artistiques, comme la poursuite du brassage culturel des deux pays qui sont chers à notre compagnie. La Casa de Bernarda Alba donc serait le troisième volet de notre diptyque sur l’Espagne Franquiste, son exil et la maltraitance de ses citoyennes. C’est donc une trilogie que nous aurons là, clôturant celle-ci par son point de départ.

Fidèle à la ligne directrice de la Cie Anda Jaleo, la pluridisciplinarité sera conservée et l’utilisation du Flamenco se présente ici comme une évidence. Si nous nous servons de la danse flamenca comme base de création chorégraphique, nous incorporerons aussi des mouvements de danse contemporaine. Notre travail consiste à prolonger le sens du texte et toute ressemblance avec les gestes du quotidien sera la bienvenue. De même que pour nos anciennes créations, des moments d’improvisations corporelles (ayant comme base une thématique et une signification précises) viendront compléter les bases de Flamenco qui seront dispensées aux comédiennes.

Côté musique, la création sonore originale dévoilera des airs de guitare inspirés du répertoire Flamenco traditionnel mais aussi de guitare classique et contemporaine créant parfois des dissonances porteuses de dramaturgie. Par moments, sur scène, la bande-son laissera place à des chansons a capella, à des airs de violon, à des percussions corporelles, au bruit de la canne de Bernarda et aux claquements des chaussures des comédiennes sur le sol.

Une traduction originale, fidèle et contemporaine sera réalisée début 2019. Nous souhaitons conserver quelques mots en espagnol (castillan) et regrouper plusieurs personnages afin d'alléger le casting. Certaines fusions de textes, donnant lieu à de longs monologues, seront traitées « à la manière Anda Jaleo », c’est-à-dire dans un mode de jeu narratif, relatif aux témoignages. Le thème de l’enfermement des femmes, subi ou consenti est, malheureusement, encore d'actualité. Ce mode de jeu particulier pourrait alors donner un écho très présent au texte afin de le faire résonner d'une autre gravité.

Notre esthétique, épurée mais visuellement très puissante, sera ici de mise. Dans nos créations, nous recherchons la simplicité, à la manière de l’Arte Povera qui consiste à rendre signifiants des objets qui ne le sont apparemment pas à première vue. Une création originale des costumes viendra contrebalancer cette scénographie épurée par une composition entre la sobriété des vêtements de deuil et le stylisme foisonnant des habits de Flamenco.

La mise en scène et direction d’actrices sera, bien entendu, mise en valeur par une création lumière originale qui révèlera des images fortes et poétiques.

Distribution

Traduction et adaptation : Mathilde Ménager et Louise Paquette

Mise en scène et direction d’actrices : Mathilde Ménager et Louise Paquette

Regard extérieur : Jean Lacroix

Jeu : Solène Angeloni, Maroussia Frolin, Martine Guillaud, Audrey Martin Lortal, Mellie Melzassard, Mathilde Ménager, Louise Paquette, Anne-Laure Rampon

Création musicale et sonore : Quentin Nedelcu et François Robert

Création des chorégraphies : Mathilde Ménager

Scénographie : Jean-Luc Bersoult et Charlotte Vuarchex

Construction des décors : Carole Meillasson

Costumes : Cléo Paquette

Création lumière et régie : François Robert

Vidéos : Jules Baudvin

Photos : Emile Zeizig, Jef Ménager et Jules Baudvin

Infographie : Charlotte Vuarchex et Jules Baudvin

Galerie photo

Galerie vidéo